Entre les pandémies et le nombre croissant de pathologies, tout le monde cherche à booster son système immunitaire et à éviter tout produit chimique. Ceci contribue largement au grand succès de l’aromathérapie. En effet, cette branche naturelle qui se sert des huiles essentielles pour soigner, se faire une beauté, se parfumer et améliorer son quotidien connaît de plus en plus d’adeptes.

Qu’est-ce que l’aromathérapie ?

Pour bien cerner le sujet, il est impératif de bien définir l’aromathérapie et de la différencier des autres branches médicales, ou pas, qui recourent aux plantes aromatiques.

Définition de l’aromathérapie

Linguistiquement, le mot est composé de deux termes latins qui renvoient à une notion de cure ou de soin à base d’arôme. Scientifiquement, il s’agit d’une branche de la phytothérapie qui utilise les huiles essentielles dans une optique thérapeutique. Cette médecine naturelle peut avoir pour objectif de soigner. Elle permet, également, de rétablir un certain bien-être physique et/ou psychique. Ces différents intérêts résultent des propriétés pharmacologiques des molécules contenues dans les plantes aromatiques.

Vu la puissance de certains principes actifs composant ces dernières, l’aromathérapie peut être considérée comme un véritable complément de l’allopathie. Elle peut être très efficace pour lutter contre les infections, pour traiter certaines pathologies chroniques et pour favoriser la relaxation. Elle peut s’utiliser en prévention, en tant que traitement curatif ou en postcure.

Mais, l’utilisation des HE ne se fait pas uniquement suite à une prescription. On parle alors d’aromathérapie familiale. Par ailleurs, les connaissances en la matière ont permis de révolutionner la cosmétologie et la parfumerie modernes.

Distinguo entre les différentes spécialités utilisant les plantes aromatiques

Il est important de distinguer les différentes spécialités pour ne pas faire d’amalgames. Prenons l’exemple de la phytothérapie. Cette dernière ne recourt pas aux huiles essentielles, mais plutôt aux plantes séchées pour fabriquer des tisanes et des gélules. La naturopathie, par contre, utilise l’aromathérapie. Il s’agit de l’équivalent européen de la Médecine Chinoise. Elle tente de renforcer l’organisme à travers des techniques naturelles et biologiques.

L’aromachologie est une sorte d’aromathérapie du système nerveux, développée par Allan Hirsh, elle ne traite que les maladies psychiques et neurologiques. L’aromatologie, quant à elle, n’a pas de vocation médicale. Elle s’intéresse d’une manière plus générale aux vertus énergétiques et émotionnelles des plantes aromatiques. Enfin, l’olfactothérapie se concentre sur le volet odorant et ses effets sur le physique, le comportement et la psyché.

Histoire de l’aromathérapie

Si le terme aromathérapie date de 1935, les origines de cette médecine douce remontent à plus de 5 000 ans avant J-C.

L’aromathérapie dans l’antiquité

À l’époque, les vertus médicinales des plantes étaient déjà bien connues. Elles étaient, aussi, utilisées pour se parfumer ou à des fins religieuses. Il a pourtant fallu attendre le XIe siècle pour que le premier alambic soit inventé. Il a, alors, permis, par distillation, l’extraction des essences des plantes.

Géographiquement parlant, c’est en Chine, en Inde et au niveau de la Méditerranée que l’utilisation des huiles essentielles a connu petit à petit un véritable essor. Dans l’empire du milieu, on parlait déjà de phytothérapie et on utilisait l’encens 3 500 ans avant J-C. 500 ans après, chez les Indiens, on collectionnait de nombreuses recettes de massages et de bains à base de cardamome, gingembre, cannelle… Enfin, dans le bassin méditerranéen, les plantes aromatiques faisaient partie des pratiques quotidiennes des différentes civilisations (romaine, égyptienne, grecque…).

L’histoire récente de l’aromathérapie

Au XIIIe siècle, des Arabes, dont le célèbre médecin Avicenne, perfectionnent les procédés de distillation. Mais ce n’est qu’au XXe siècle, que cette spécialité obtiendra la reconnaissance scientifique qu’elle mérite grâce à un chimiste français qui lui a donné son nom actuel. Il s’agit de René-Maurice Gattefossé qui a découvert par hasard, en 1935, l’intérêt de l’huile essentielle de lavandedans le traitement des brûlures. En 1960, Jean Valnet participe activement à la démocratisation et à la popularisation des HE.

En 1975, la discipline connaît un véritable progrès grâce à l’invention de Pierre Franchomme. Ce pharmacologue développe, alors, la notion de chémotype (ou chimiotype) qui constitue la carte d’identité de chacune des plantes. Cette dernière répertorie les différentes molécules et propriétés des végétaux thérapeutiques.

Tout ce qu’il faut savoir sur les huiles essentielles

Les huiles essentielles, malgré ce qu’indique leur nom, ne contiennent aucun agent gras. Il s’agit d’un liquide, légèrement visqueux et odorant, extrait de différentes parties des plantes aromatiques : les fleurs, les fruits, les feuilles, les écorces, les graines, les racines ou encore la résine.

Extraction des huiles essentielles

Il existe différentes techniques d’extraction.

Il y a, d’abord, la distillation qui consiste à extraire l’essence volatile grâce à la vapeur d’eau et à la pression. Cela permet d’obtenir un hydrolat ou de l’HE. Pour que ces derniers soient de bonne qualité, il faut un alambic en inox et un grand savoir-faire du distillateur. L’opération peut durer de 75 minutes à une centaine d’heures selon les plantes utilisées.

Ensuite, on retrouve l’expression qui est une méthode réservée aux agrumes. Il s’agit d’une pression à froid des zestes.

Enfin, pour certains végétaux fragiles, il peut y avoir un recours à des solvants ou à de l’alcool.

Rentabilité et conservation des huiles essentielles

Si vous pensez vous mettre à la distillation, il est capital de savoir que la rentabilité va dépendre, en partie, du type de végétal utilisé. En effet, pour extraire un litre d’huile essentielle, le poids nécessaire de la plante va varier. Six kilos de clous de girofle seraient largement suffisants, par exemple. Alors que si vous voulez une HE de roses, il vous faudra compter un peu moins de 5 tonnes de pétales. D’ailleurs, il existe différentes gammes de prix allant de 10 € les 10 ml, à 30 € les 3 ml.

Sachez également que la conservation est fixée légalement à 5 ans. Cependant, les propriétés des molécules peuvent être préservées jusqu’à 10 années en maintenant d’excellentes conditions de stockage (à l’abri de la chaleur et de la lumière, dans un flacon coloré et très bien fermé). Cela leur évite l’oxydation prématurée.

Comment utiliser les huiles essentielles ?

Les huiles essentielles peuvent s’utiliser de différentes manières en aromathérapie :

  • Par voie orale et sur prescription : sous forme de gélules ou de liquide (pas de HE pure), vous ne devriez jamais y recourir sans avis médical.
  • En diffusion dans l’atmosphère : vaporisez la substance, à l’aide d’un brumisateur ou d’un diffuseur chauffant, pour purifier et assainir votre maison.
  • Par inhalation : chauffez de l’eau, déposez-y quelques gouttes d’HE et inspirez les vapeurs.
  • Certaines se prêtent à une application cutanée. Cependant, cela demeure assez rare. En effet, la majorité peut être abrasive, allergisante, ou photo sensibilisante. Il est fortement recommandé de les mélanger à un corps gras avant de les étaler sur la peau.D’ailleurs, c’est ainsi que s’utilisent les huiles essentielles en cosmétologie. Dans tous les cas, mieux vaut procéder à un test sur une toute partie du corps pour vérifier votre réactivité.
  • Un bain aromatique permet de se décontracter et de profiter via la voie cutanée et respiratoire des bienfaits des plantes.

Les bienfaits et les contre-indications de l’aromathérapie

Si les promesses de l’aromathérapie font rêver, il est important de noter que les huiles essentielles peuvent être très puissantes. De ce fait,elles ne sont pas adaptées à tout le monde et peuvent même être dangereuses dans certains cas.

Les vertus de l’aromathérapie

L’usage des huiles essentielles a fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques ces dernières années. Cela a permis de mettre en évidence certains de leurs bienfaits. Ainsi, il est désormais reconnu qu’elles ont un rôle anti-inflammatoire, antihistaminique, anti-infectieux et anxiolytique.

Des plantes, comme la lavande, par exemple, seraient capables de réduire considérablement l’intensité des accès dépressifs ou anxieux et d’améliorer la qualité du sommeil. Quant à l’huile de cumin, elle a prouvé son efficacité contre le diabète de type 2.

Par ailleurs, en combinant l’HE de géranium à un antibiotique, des femmes ont remarqué une grande efficience sur les infections urinaires résistantes. En ce qui concerne l’huile de niaouli, elle permet de réduire certains effets secondaires des traitements radioactifs du cancer.

Cette liste de vertus médicinales est très loin d’être exhaustive. Mais sachez que l’utilisation de l’aromathérapie, présente, également, de nombreux avantages en cosmétologie. En effet, l’huile de tee tree est excellente contre l’acné. L’ylang-ylang, quant à elle, rend les cheveux resplendissants de santé. Pour ce qui est de l’huile de pamplemousse, elle améliore l’aspect de la peau en réduisant la cellulite.

Enfin, quelques gouttes d’HE peuvent être utilisées lors de vos tâches ménagères pour assainir votre maison.

Les contre-indications de l’aromathérapie

Malgré tous ces bienfaits, l’usage des HE peut être prohibé dans certains cas.

Les enfants de moins de 7 ans, les personnes souffrant de troubles neurologiques ou des maladies graves doivent impérativement éviter ces produits. Les asthmatiques et les sujets ayant des troubles respiratoires doivent, également, s’abstenir. Il est, aussi, généralement déconseillé d’utiliser l’aromathérapie pour les femmes enceintes ou allaitantes. Cependant, il existe des exceptions.

D’un autre coté, il faut savoir que les injections d’huiles essentielles sont strictement interdites. Il en est de même de leur pulvérisation ou application au niveau des yeux et des muqueuses.

Enfin, il ne faut jamais sortir au soleil après avoir utilisé ces substances. L’idéal serait d’espacer l’exposition de 8 à 12 heures.

La formation et la pratique de l’aromathérapie

Vu l’engouement pour cette discipline, de plus en plus de personnes désirent se former pour leur propre plaisir ou pour devenir des professionnels du domaine.

La formation en aromathérapie

De nombreuses écoles et universités privées offrent une formation certifiante en aromathérapie. Cette dernière peut se faire en présentiel ou à distance.

L’École Aroma-Sciences offre un enseignement scientifique et médical de la discipline. Vous retrouverez un parcours qui s’adapte à vos aspirations. Que vous soyez un novice ou un professionnel de la santé, vous serez adéquatement pris en charge pour apprendre les théories et les applications de cette spécialité.

L’ERA (école romande d’aromathérapie) propose, entre autres, un cursus complet de 150 heures où vous pourrez suivre divers modules. Parmi ces derniers, il y a des cours sur les différents aspects des HE, et sur le lien entre ces dernières et diverses pathologies. Il y a également des ateliers pratiques.

L’aromathérapeute

Le spécialiste en aromathérapie peut être de formation médicale classique ou un professionnel de la médecine naturelle. Il pourra travailler en libéral ou en tant que salarié.

Il a pour mission de prodiguer des conseils avisés à la personne qui le consulte. Ceci se fera grâce à son expertise en matière de plantes aromatiques et d’huiles essentielles. Mais, également, grâce à sa maîtrise de la biochimie et de l’anatomie humaine. Ainsi, il saura quelle HE prescrire pour chaque indication. De plus, il évitera les surdosages qui peuvent être dangereux pour ses patients.

L’aromathérapeute doit être bienveillant, rigoureux et maîtriser l’écoute active pour réussir son diagnostic. Son esprit d’analyse et la clarté de sa communication, permettront de mettre en place le bon traitement.

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