Depuis l’Antiquité, nombreux sont les récits qui vantent les mérites thérapeutiques de la musique. Cette dernière a servi de remède pour plein de problèmes de santé. Vous êtes intéressés par ce type d’approche et vous souhaitez l’exercer ? Découvrez, dans cette fiche, un zoom sur cette discipline d’art-thérapie, ses fondements et ses bienfaits. On vous propose aussi un aperçu sur les différentes formations à suivre pour y accéder.

Qu’est-ce que la musicothérapie ?

Comme son nom l’indique, cette approche se sert de la musique pour soulager certaines pathologies. Utilisé comme un moyen thérapeutique, cet art est un canal d’expression privilégié qui permet à la personne d’externaliser ses souffrances et ses problèmes. Il s’agit d’une forme d’art-thérapie qui vise à traiter certains soucis de santé en reprenant contact avec soi. La musique est aussi un moyen pour développer les capacités cognitives telles que la concentration et la mémoire. Elle permet également de favoriser les compétences psychomotrices telles que la mobilité. Par ailleurs, elle améliore les capacités socio-affectives.

Réservée auparavant à la psychothérapie, la musique a su s’affirmer en tant que solution thérapeutique dans plusieurs autres domaines. En effet, dans les années 1940-1950, la musique thérapeutique a été utilisée pour soulager les traumatismes de guerre chez les soldats. En France, le pionnier de cette discipline est Jacques Jost. En 1974, ce dernier a fondé le premier centre de formation qui enseigne cette approche dans le pays, le Centre International de Musicothérapie.

Quels sont les principes de cette thérapie ?

Tout le monde n’est pas réceptif à la musique. En effet, il y a des personnes qui présentent des connexions faibles entre les zones liées à la récompense et les régions responsables du traitement sonore. De ce fait, le musicothérapeute se sert de deux approches différentes en mettant en place son protocole thérapeutique. Il se base sur les traits de personnalité, les affections et les objectifs du patient. Il adopte l’une de ces deux techniques :

La musicothérapie active

Cette approche se base sur la production de la musique en se servant de la voix, du corps et des instruments. Ainsi, le patient devient, lui-même, créateur de sons et de rythme. Par conséquent, il utilise des techniques d’intervention en créant de nouveaux chants, en composant des morceaux… Dans cette approche, la musique devient un moyen pour résoudre divers problèmes de santé tels que l’anxiété, les douleurs chroniques et les troubles d’apprentissage.

La musicothérapie réceptive

En fonction du bilan psycho-musical réalisé par le thérapeute, le patient est appelé à écouter une composition sonore. Cette séquence peut être composée d’extraits musicaux mais aussi d’une sélection de sons. Axée sur la réceptivité musicale et l’écoute, cette méthode aide le patient à verbaliser ses sentiments et ses émotions. Cette expression peut prendre la forme d’un dessin, d’une peinture… La musique contribue à la stimulation de l’énergie créative chez la personne et l’aide à découvrir des sentiments profondément enfouis.

Quels sont les bienfaits de la musicothérapie ?

La musicothérapie est l’une des thérapies alternatives qui ont le vent en poupe, ces dernières années. Nombreux sont les effets thérapeutiques de la musique qui ont été démontrés par des études scientifiques. On vous propose, dans cette section, de les découvrir.

La musique agit sur l’humeur

La musicothérapie permet d’améliorer l’humeur d’un patient. En effet, la musique a un effet positif sur les personnes hospitalisées. Ces dernières arrivent à mieux vivre leur séjour à l’hôpital grâce à ce type d’approche. Elle permet de combattre les perturbations d’humeur et d’aider le personnel qui travaille en soins, de longue durée à garder un bon moral.

La musique réduit l’anxiété

Cette discipline d’art-thérapie permet d’atténuer certaines douleurs et de réduire l’anxiété chez les patients. En effet, une relaxation psycho-musicale permet de baisser le taux de l’hormone du stress à savoir le cortisol. Par ailleurs, elle libère les endorphines. Ces hormones présentent des actions calmantes, euphorisantes et algésiques. Les bienfaits de la musique ont été aussi démontrés dans la prise en charge de la lombalgie chronique, des troubles respiratoires et des problèmes cardiaques.

La musique soulage certaines douleurs

L’utilisation de la musique pour des fins thérapeutiques peut aider à réduire la consommation des sédatifs et la morphine en vue de soulager la douleur. Chez les patients traités avec la musicothérapie, on observe une plus grande tolérance à la douleur. Cette approche permet de réduire les maux résultant de l’arthrite rhumatoïde, des troubles musculo-squelettiques et de l’arthrose. Par ailleurs, la musique est bénéfique pour soulager les maux de dos, de tête ainsi que la douleur chronique.

La musique améliore la qualité du sommeil

Les bienfaits de la musique sur le sommeil ont été démontrés dans beaucoup d’études menées sur des personnes âgées. En effet, la musicothérapie contribue à faciliter l’endormissement et à réduire le nombre de réveils. Le soin par la musique permet aussi de rallonger la durée du sommeil et d’améliorer son efficacité.

Quelle est la formation à suivre pour pratiquer la musicothérapie ?

Pour exercer le métier de musicothérapeute, il n’y a pas de diplôme reconnu par l’État. Donc, les certificats et les diplômes obtenus dans les centres de formation ont presque tous la même valeur. Pour attester ses compétences dans ce domaine et obtenir plus de légitimité auprès de sa patientèle, il serait avantageux de choisir une formation longue (de trois ans et plus). Ainsi, vous pouvez être rassuré par rapport à la consistance de son contenu. Nombreuses sont les institutions qui délivrent des certificats de formation à la musicothérapie.

Le parcours de l’apprentissage dure, souvent, trois ans qui sont achevés par la remise du diplôme. Les centres de formation agréés par la Fédération Française de Musicothérapie (FFM) sont au nombre de cinq. Dans ce contexte, on peut citer l’université de Montpellier Paul-Véry, l’université de Nantes et de Paris-Descartes. Ces dernières délivrent une licence en musicothérapie (niveau bac +3). Quant aux ateliers de Bourgogne et de Bordeaux, ils proposent respectivement des formations de 3 et 2 ans.

À l’issue de ce parcours d’apprentissage, le musicothérapeute peut pratiquer son métier à titre indépendant ou dans des structures telles que les hôpitaux, les cliniques, les écoles, les cabinets de thérapeutes…

Comment se déroule une séance de musicothérapie ?

Le praticien commence par identifier le degré de réceptivité de son patient à la musique pour savoir si cette approche répond à ses problématiques. Lors d’un entretien psycho-musical, le thérapeute identifie les causes de la venue du participant. Il cerne aussi ses goûts musicaux et il évalue sa pratique de la musique. Le musicothérapeute propose au patient un test actif en lui demandant de jouer à un instrument. Il lui propose aussi d’écouter plusieurs œuvres musicales. À l’issue de cet entretien, le praticien met en place un plan de prise en charge. Durant la séance, il passe par trois étapes.

  • L’observation : L’art-thérapeute observe son patient pour mieux comprendre son état psychique et physique. Ce sont les spécificités de chaque personne qui déterminent le plan d’intervention du thérapeute.
  • Le choix de l’instrument : Le musicothérapeute se base sur la personnalité du patient pour choisir les médiateurs sonores à utiliser lors de sa thérapie. Il choisit la musique selon le profil de la personne, son histoire et ses capacités communicationnelles.
  • La prise des notes : Tout au long de la séance, le thérapeute prend des notes pour s’en servir par la suite en vue de déterminer l’état d’avancement du patient. Ces notes sont aussi précieuses dans le cas d’une co-thérapie.

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