Les plantes médicinales englobent tous les végétaux utilisés à des fins de traitements. Ces plantes aux pouvoirs presque magiques sont utilisées au quotidien pour leurs principes actifs et font partie intégrante des médecines douces. Comment les cultiver ? Quel est l’avenir de ce type de culture ? Quelles plantes privilégier ?.…

Plus de 4000 ans d’histoire…

Au risque de vous décevoir, nous n’avons rien inventé ! Des manuscrits de médecine Unani, des papyrus et des écrits chinois ancestraux décrivent l’utilisation des herbes à des fins médicales (myrte, chanvre, thym, saule…). Qu’il s’agisse de rituels de guérison dans les cultures indigènes ou de formes de médecine traditionnelle (Ayurveda, Médecine chinoise, Phytothérapie…), les plantes ont toujours été à la base des thérapies.
Au Moyen-Âge, les moines soignaient avec les végétaux cultivés dans les fameux jardins des simples des monastères.
Depuis quelques années, les médecines douces intégrant des plantes médicinales ont le vent en poupe. Leur pouvoir soignant n’occasionnant pas ou peu d’effets secondaires a fait exploser leur utilisation. La santé des trois quarts de la population dépend des plantes ou de leurs extraits. Les médicaments modernes contiennent 25 % de dérivés végétaux. Dans des pays comme l’Inde ou la Chine, 80 % de la population a recours à la médecine traditionnelle, principalement sous forme de médicaments végétaux.
Aujourd’hui, les plantes aromatiques et médicinales (PAM) pèsent plusieurs milliards d’euros sur le marché mondial et les enjeux économiques et sanitaires de leur culture sont majeurs.

Zones et modes de culture des plantes médicinales

Les plantes médicinales comme les plantes aromatiques sont des ressources naturelles précieuses. Leur mode de culture est variable selon les espèces et en pleine évolution.

Plantes sauvages

L’Inde, et plus particulièrement ses forêts, sont un riche réservoir de plantes médicinales. Près de 8 000 remèdes à base de plantes ont été codifiés dans les systèmes Ayush.
En milieu naturel, l’accent est mis sur la préservation de la biodiversité végétale (protection des plantes, collecte responsable…). Le Dr Hanume Gowda, un herboriste ayurvédique a par exemple développé dès 1992 un parc de conservation de plantes médicinales de deux hectares (Sanjeevani Vana). Son modèle d’écosystème semi-sauvage impliquant les populations locales est repris dans d’autres régions et pays.
La Tunisie récolte certaines essences de plantes médicinales forestières spontanées (romarin, thym, myrte…).
La mer est aussi un espace naturel de culture important. Certaines plantes aquatiques ou semi-aquatiques sont très utilisées en phytothérapie, en homéopathie ou entrent dans la composition de médicaments industriels. On y récolte par exemple des algues comme, le fucus (l’allié des régimes favorisant la satiété) ou la spiruline (antioxydante apportant aussi vitalité et immunité).
Aujourd’hui près de 75 % des besoins en plantes sont satisfaits par les récoltes issues de cultures sauvages mais ce mode est de plus en plus menacé.

Production Bio, culture à grande échelle

La culture s’est développée pour répondre à une demande croissante des consommateurs. Certaines espèces végétales entrant dans la composition de produits industriels (compléments alimentaires, médicaments…) sont aujourd’hui cultivées sur de grandes parcelles.
Si ces plantations bien souvent Bio créent de nouvelles opportunités pour les agriculteurs, tout n’est pas rose pour autant. Le coût élevé de la production des plantes cultivées rend bien souvent ces exploitations peu rentables. Certaines problématiques s’ajoutent aux producteurs comme la difficulté à maîtriser la qualité ou encore des contraintes spécifiques (obligation d’investir dans des serres…). La complexité de ces cultures est aussi liée à la variété des modes de reproduction des plantes.

  • Multiplication végétative naturelle par tige (Menthe poivrée…), rhizome (Gingembre…) ou encore racine (Asperges…).
  • Multiplication végétative artificielle par découpe (tige, racine ou feuille) puis bouture (Rose…). D’autres techniques sont aussi utilisées comme la superposition, le greffage, la micro propagation, les graines…

La Chine, le Maroc et l’Inde sont aux premiers rangs des cultivateurs de plantes médicinales. À titre d’exemple, la Chine est un gros producteur de verveine, de Ginkgo biloba ou encore d’eucalyptus. L’Inde se positionne en tête pour la production de racine de réglisse, de valériane ou de menthe. L’Albanie, la Bulgarie ou encore la Turquie sont aussi de grands cultivateurs. La Tunisie cultive certaines espèces comme la camomille (apaisante), la menthe poivrée (digestive), le jasmin, la marjolaine (calmante) ou la coriandre (carminative, bactéricide…).
La France garde sa spécificité sur des plantes comme la lavande (apaisante, régénérante, anti-stress…) avec plus de 140 000 tonnes produites en 2021. Mais la filière PAM nationale est aujourd’hui mise à mal par une législation inadaptée aux petites fermes diversifiées. Les producteurs cherchent à revaloriser leur savoir-faire et àdiminuer les intermédiaires du réseau de distribution.
Ces cultures font aussi l’objet de nombreuses réglementations contraignantes au niveau de l’UE comme à l’international. Afin que la plante médicinale ne perde pas ses capacités intrinsèques, les directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) incluent aussi leur récolte, leur stockage, leur conservation, leur transformation, leur livraison… Enfin, ce type de culture est un pari risqué. Comment savoir quelles seront les « tendances » du secteur ? Des plantes comme le Moringa oleifera plante magique sont en vogue mais pour combien de temps ?

Jardins privés

Certaines herbes médicinales sont faciles à cultiver, pourquoi s’en priver ! Basilic (antioxydant), fenouil (digestif), coriandre (apéritive), thym (antiseptique), romarin (stimulant) ou encore sauge (anti-inflammatoire), de nombreuses espèces sont parfaitement adaptées à nos latitudes. Les jardiniers avertis font même de leurs cultures l’annexe de leur boîte à pharmacie. « Chelidonium majus » pour traiter les verrues, menthe pour digérer, camomille ou tilleul pour mieux dormir… On voit aussi de plus en plus de plants d’herbe de Tulsi (Ocimum sanctum ou Basilic sacré). Une plante aux multiples bienfaits permettant de préparer un véritable élixir de santé. Les réseaux regorgent de conseils et de suggestions de plantes que les citadins peuvent même cultiver en bac sur leur balcon.

Quelles plantes ?

L’OMS dénombre environ 21 000 espèces végétales potentiellement utilisables comme plantes médicinales. Utilisées seules ou en association, elles guérissent de nombreux maux. Selon la partie utilisée (racines, feuilles, tiges, fleurs, fruits, graines…), une même plante aura même une action différente. Certaines considérées comme source importante de nutrition sont aussi très intéressantes pour la santé. Mieux, comme vous pouvez le noter dans la liste non exhaustive ci-dessous, certaines ont de multiples propriétés :

  • Antiseptiques ou antibiotiques (curcuma, poivre noir, cannelle, bois de santal, ginseng, trèfle rouge, bardane, curcuma, guimauve, réglisse…).
  • Antipyrétiques (Swertia, poivre noir, bois de santal, carthame…).
  • Détoxifiantes ou purifiantes (ortie, poireau, pissenlit, radis noir, curcuma…).
  • Astringentes (cannelle, bois de santal…).
  • Antiacides gastriques (Racines et feuilles de guimauve…).
  • Expectorantes. Le gingembre, les clous de girofle, l’eucalyptus, la cardamome, le cerisier sauvage… sont par exemple utilisés dans certains sirops contre la toux.
  • Calmantes ou sédatives (Valériane, passiflore, houblon, mélisse, aubépine, tilleul, camomille…).
  • Antioxydantes (Thé vert, gingembre, mélisse, pensée sauvage…).

Attention, si les bienfaits des plantes semblent illimités, elles ne sont pas pour autant inoffensives. Nos experts en phytothérapie et en médecines naturelles vous donneront toutes les clés pour bien utiliser ces plantes (tisanes, décoctions, cataplasmes, huiles essentielles, poudres…).

Les fleurs de Bach

Comment parler des plantes médicinales sans présenter les Fleurs de Bach ? Il s’agit d’une thérapie à base d’élixirs de fleurs développée dans les années 1930 par le Dr Edward Bach. Ce médecin homéopathe britannique était convaincu que le bien-être, clé d’une bonne santé, passait par les plantes et les fleurs. Il a ainsi associé 38 fleurs à un état émotionnel qu’il a numéroté et regroupé en 7 groupes.
Vous êtes en proie à des doutes et incertitudes ? Le plumbago (5), la gentiane (12), l’ajonc (13), le charme (17), le scléranthe (28) et l’avoine sauvage (36) vous apporteront force, courage, volonté et persévérance. Vous avez des peurs et un sentiment d’insécurité ? Vous atteindrez la confiance, le calme et la sérénité avec le tremble (2), le prunus (6), la mimule (20), le marronnier rouge (25) et l’hélianthème (26).

Les fleurs de Bach agissent aussi positivement sur le manque d’intérêt pour le présent, le sentiment de solitude, la vulnérabilité ou l’émotivité, la tristesse ou la déprime ou encore en cas de relationnel difficile. Le Docteur a aussi imaginé un remède d’urgence, le « rescue » composé de cinq essences florales permettant d’atténuer le stress, les chocs émotionnels et les blessures physiques. Nos experts formateurs en plantes médicinales restent à votre disposition pour vous aider à définir la solution qui répondra au mieux à vos besoins.

Au-delà de la culture des plantes médicinales, la nature nous rappelle que nous devons la préserver pour garantir notre santé et notre équilibre. De nombreuses autres formules sont développées à base de plantes (colorants, biocides, cosmétiques…). Il est urgent de protéger la biodiversité de notre planète.

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