La phytothérapie est souvent confondue avec l’aromathérapie. Contrairement à l’aromathérapie qui utilise le pouvoir odorant des huiles essentielles, la phytothérapie utilise le pouvoir thérapeutique des plantes. Au cours des siècles, le principe actif des plantes a démontré son pouvoir de prévention et de guérison sur certains maux et pathologies. Aujourd’hui, ce pouvoir est utilisé dans des traitements thérapeutiques et présente une alternative aux traitements chimiques.

Qu’est-ce que la Phytothérapie ?

La phytothérapie est une branche de la médecine et se concentre uniquement sur l’utilisation des plantes médicinales et leurs extraits à des fins thérapeutiques. Le terme provient du grec du mot phytos pour « plantes » et de therapeuo pour « soigner ». L’OMS (Office Mondiale de la Santé) la classifie parmi les médecines conventionnelles. Cette méthode de soins naturelle millénaire est largement répandue dans le monde entier et utilisée à des fins préventives et curatives.

Ses différentes pratiques sont utilisées parlephytothérapeute. S’il conseille l’approche holistique, tous les effets de la plante seront pris en considération. S’il se concentre sur ses connaissances biochimiques, il se basera plutôt sur les symptômes des pathologies et sur l’effet des principes actifs des plantes.

Histoire de la phytothérapie

L’usage des plantes médicinales remonte aux Sumériens (3 000 ans avant J-C), qui les utilisaient les potions de plantes afin de se soigner. Elle est la branche de la médecine la plus courante mondialement bien qu’elle ait connu une perte d’intérêt au XIXe siècle en Occident. En effet, l’essor de la médecine moderne et la découverte des traitements comme les antibiotiques, l’aspirine, la cortisone l’ont supplanté jusqu’aux années 1970. Mais le désavantage des médicaments chimiques réside dans les effets indésirables que peuvent engendrer les produits de synthèse. C’est pourquoi certains praticiens de la santé tendent désormais vers cette médecine à base de produits naturels.

Phytothérapie et herboristerie

L’herboristerie, faisant partie de l’école empirique est souvent confondue avec la phytothérapie qui fait partie de l’école scientifique. Cette différence tend à disparaître et les deux écoles, traditionnelles et chimiques, profitent désormais de leurs apports respectifs.

Le métier d’herboriste consiste à préparer les mélanges et transformer les plantes (extraits, huiles, élixirs, concentrés, onguents, …) tandis que le phytothérapeute les utilise pour établir des protocoles thérapeutiques. Elles peuvent être séchées ou fraîches avant d’être transformées en gélules, ampoules buvables ou infusions. La majorité des plantes utilisées ne le sont pas complètement. Seule la partie où résident les principes actifs comme les feuilles, les fleurs, les racines etc. est mise à profit. Par ailleurs, Il est recommandé de demander l’avis de votre médecin ou pharmacien avant tout recours à la phytothérapie.

Les difficultés pour la phyto

Il est incontestable que les plantes et leurs principes actifs agissent de manière préventive et curative sur de nombreuses pathologies. Cependant, la recherche et le développement en phytothérapie se trouvent en position de faiblesse face aux géants de l’industrie pharmaceutique. En effet, il est difficilement possible d’effectuer des financements qui se chiffrent en millions, afin de procéder à des recherches sur chaque plante, et ce afin de certifier son pouvoir thérapeutique sur telle ou telle pathologie. De plus, la recherche ne pourrait pas être brevetée. Il est donc très difficile de rentabiliser l’investissement effectué.

Le handicap supplémentaire est qu’en phytothérapie et encore plus en herboristerie traditionnelle, l’association entre les composants et les principes actifs de chaque plante est indispensable. Mais le mode de recherche scientifique actuel tend vers l’isolement d’un seul élément à la fois.

Les bienfaits de la phyto

Depuis peu, de nouveaux protocoles de recherche efficaces ont vu le jour. Ceux-ci tiennent compte des caractéristiques des plantes (action vibratoire, synergie, etc). La recherche actuelle tend plutôt vers l’étude des réactions physiologiques des thérapies à base de plantes (effets diurétiques, actions sur la digestion, …). L’avantage principal de la phytothérapie est le peu d’effets indésirables voire leur absence totale. De plus, c’est un traitement à base naturelle. Un autre bienfait non négligeable est l’action presque immédiate des plantes sur le métabolisme. De plus, l’usage des produits issus de la phytothérapie ne crée pas d’accoutumance.

Les contre-indications

Comme tout produit, les principes actifs peuvent avoir des effets nocifs voire mortels selon les doses prises. De plus, des interactions avec d’autres plantes, des compléments alimentaires ou des médicaments existent et nécessitent de faire preuve de vigilance. C’est pour cela qu’il est toujours recommandé de se rapprocher d’un phytothérapeute diplômé, afin d’avoir un conseil avisé. Contrairement à la pensée populaire, tout ce qui est naturel n’est pas nécessairement inoffensif. Quelques plantes sont carrément toxiques tandis que d’autres, associées à certains éléments (médicaments, compléments), peuvent présenter des interactions.

La différence entre un phytothérapeute et un naturopathe

Il y a une différence entre ces deux métiers et les parcours de formation qu’ils nécessitent.

Le métier de phytothérapeute

Des professionnels de la santé comme des médecins ou pharmaciens peuvent également être phytothérapeutes. En plus de leur parcours classique, ils suivent une formation complémentaire en phytothérapie. Ils auront tendance à vous prescrire plutôt des plantes séchées, fraîches ou des huiles que des traitements chimiques.

Pour les praticiens n’ayant pas de formation médicale, ils peuvent exercer en tant que conseiller en phytothérapie. Son rôle consiste à conseiller ses patients uniquement et il n’a pas de pouvoir de prescription. Il faudra impérativement passer par un médecin ou pharmacien pour toute ordonnance. Ces derniers exercent dans des centres de santé, dans leur cabinet, dans les cliniques ou dans des magasins de produits naturels.

Le métier de naturopathe

C’est aussi un professionnel de la santé qui pratique une approche holistique. On peut le consulter aussi à titre préventif pour sa santé ou pour trouver la cause des maux et des maladies. Il fera un bilan poussé de vos habitudes alimentaires et autres, de vos antécédents, de votre niveau de stress. La naturopathie permet de tenir compte de l’action de la plante dans sa globalité sur le métabolisme.

La formation en phytothérapie

Tout d’abord, il faut faire la distinction entre le phytothérapeute et le conseiller en phytothérapie. Comme nous l’avons précédemment mentionné, le premier est un professionnel de la santé qui peut conseiller et prescrire des traitements thérapeutiques. Le second n’a pas le droit de délivrer une ordonnance mais peut établir une liste de soins.

Qualités requises

Il faut être un professionnel médical habilité à faire des prescriptions médicales : médecin, pharmacien, sage-femme, dentiste, vétérinaire etc. Le phytothérapeute en plus d’avoir des qualités humaines a comme mission de :

  • Savoir poser les bonnes questions et faire preuve d’une écoute active,
  • Instaurer un bilan au complet du patient : traitements thérapeutiques, habitudes de vie, maux ressentis,
  • Établir un diagnostic ainsi qu’un bilan de santé,
  • Avoir une excellente maîtrise de propriétés des plantes,
  • Prescrire une ordonnance,
  • Faire le suivi du patient.

Salaire et Débouchés

Les honoraires du phytothérapeute sont libres. Il peut gagner entre 1 500 et 2 200 € mensuellement. Il pourra exercer en tant que professionnel libéral ou dans les hôpitaux et les cliniques privées. Certains se dirigeront vers les métiers de formateur en phytothérapie.

La formation et les diplômes

Plusieurs écoles de phytothérapie existent en France. Comme ce métier n’est pas encore réglementé, la formation peut se faire soit dans un organisme privé soit en option lors du parcours universitaire.

La formation phytothérapie se déroule sur 2 ans et comprend des stages. Il est possible de suivre un cursus en ligne qui se focalise plutôt sur l’aspect théorique de cette discipline. Le côté pratique pourra être développé à travers l’exercice de ce métier et permettra d’apporter plus d’expertise dans l’utilisation des plantes médicinales.

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