Quel que soit le secteur d’activité, le statut d’auto-entrepreneur a le vent en poupe. Dans le domaine du bien-être et des médecines douces où l’activité est principalement basée sur le savoir-faire du responsable, c’est souvent la meilleure solution. À quoi correspond ce statut ? Quelles sont les démarches à faire ? Ce régime est-il vraiment avantageux ? Quelles sont les obligations ? Voici tout ce qu’il faut savoir pour vous lancer.

Qu’est-ce qu’une auto-entreprise ?

L’auto-entreprise est une forme d’entreprise individuelle. En France, le droit distingue deux catégories de structures dont les statuts juridiques sont très différents :

  • Sociétés. SAS, SASU, EURL ou SARL, des structures autonomes créées par un ou plusieurs associés et dirigées par un responsable.
  • Entreprises individuelles. Autoentreprise, EI (entreprise individuelle) ou EIRL (EI à responsabilité limitée), sans associés ni gérant. Leur identité est celle du dirigeant, qui en est personnellement responsable sur ses biens propres. Elles permettent d’exercer des activités commerciales, artisanales ou libérales de manière permanente ou occasionnelle.

Selon l’INSEE, 64,9 % des entreprises créées jusqu’à juillet 2021 ont été des micro-entreprises (pourcentage calculé sur les douze derniers mois).

Auto-entrepreneur, est-ce fait pour moi ?

Sachez qu’en tant qu’auto-entrepreneur, vous exercez une activité en toute indépendance. Si d’ores et déjà vous savez que vous préférez être dirigé ou cocooné dans une structure, passez votre chemin !
Ce statut permet à toute personne physique de se lancer en toute simplicité. Les prérequis pour réussir votre projet sont :

  • Avoir les compétences ou les qualifications nécessaires (attestations de formations expertes…). Si les médecines douces sont des soins non conventionnels non médicaux, et qu’à ce jour il n’y a pas de diplômes reconnus, il est préférable de maîtriser certaines techniques.
  • Préparer un business plan en vue d’affiner votre projet (Cible, services, moyens financiers…). Avez-vous besoin d’un espace ? Location, achat de mobilier… C’est aussi l’occasion de vous intéresser à la concurrence et de voir si votre activité a des chances d’être rentable ou seulement viable. L’idéal est d’établir un budget prévisionnel prenant en compte le prix de la consultation ou du service que vous comptez proposer afin de vérifier si l’aventure est envisageable. Le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance de la République française vous aide à réussir cette étape.

Vous souhaitez ouvrir un salon de massage ou d’acupuncture ? Vous avez prévu de prodiguer des soins de médecine naturelle à domicile ? Vous pensez proposer votre expertise dans le cadre de formations ? Ces projets, vous classent dans la catégorie activité libérale qui se rapporte à l’expertise et au conseil.
Pour vérifier que le statut de micro-entrepreneur est le mieux adapté à votre projet professionnel, n’hésitez pas à faire une simulationsur le site mon-entreprise proposé par l’URSSAF.

Étapes de création d’une micro entreprise

Ce sont bien souvent les démarches administratives qui découragent les créateurs d’entreprise. Bonne nouvelle, cette étape est grandement facilitée pour les micro-entreprises.

Formalités d’immatriculation

Afin que l’administration fiscale reconnaisse votre structure, vous devez vous inscrire auprès de ses services. La déclaration de début d’activité libérale d’auto-entrepreneur est dématérialisée. Elle se fait sur autoentrepreneur.urssaf.fr.

  • 1 – Créez un compte avec un identifiant (courriel ou numéro de sécurité sociale) et un mot de passe.
  • 2 – Complétez votre déclaration (activité, données personnelles, volet social et fiscal) et joignez les justificatifs demandés (CIN, B3, justificatif de domicile de moins de 3 mois). Soyez vigilants sur tous les points et principalement sur vos choix fiscaux. À titre d’exemple, si vous choisissez le prélèvement libératoire, sachez que ce régime peut avoir des conséquences sur votre foyer fiscal.
  • 3 – Envoyez. Votre dossier est transmis automatiquement au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) de l’URSSAF.


Les étapes 1 à 3 peuvent aussi être réalisées comme suit :

  • Téléchargez et complétez le Formulaire P0 PL microentrepreneur (Cerfa n° 13821*08).
  • Transmettez-le à l’URSSAF avec les copies des documents nécessaires.


Les métiers liés à la médecine naturelle n’étant pas réglementés, il n’est pas nécessaire de justifier d’un niveau de qualification spécifique ou de joindre la copie d’un diplôme.

  • 4 – Vous recevrez vos documents. Le SIRET qui vous permettra d’émettre des factures (sous 8 à 15 jours) ainsi que la notification d’affiliation (sous 4 à 6 semaines).
  • 5 – Vous pouvez commencer votre activité.

Bon à savoir

  • Votre déclaration de début d’activité doit être effectuée durant le mois précédant le lancement de vos services ou au plus tard dans les 15 jours.
  • Le tableau de bord de votre espace personnel vous permet de suivre l’évolution de votre dossier ainsi que vos activités.

Combien ça coûte ?

Pour les activités libérales, l’immatriculation de l’auto-entrepreneur est gratuite. En tant que professionnel en médecines douces, vous n’avez aucune obligation légale à souscrire une assurance de responsabilité civile professionnelle. Ce contrat couvrant les éventuels dommages causés à vos clients ou à des tiers dans le cadre de votre activité professionnelle est conseillé.

Obligations légales du micro-entrepreneur

Elles sont extrêmement allégées par rapport aux autres statuts d’entreprises.

  • Tenir un cahier des recettes et conserver les justificatifs.
  • Déclarer votre chiffre d’affaires selon le régime sélectionné (mensuellement ou trimestriellement).
  • Respecter le seuil de chiffre d’affaires annuel lié au statut. 72 600 € si vous proposez des prestations de services (Massothérapie, acupuncture, formations…). 176 200 € pour les activités commerciales.

Nul n’est censé ignorer la loi…

Afin d’éviter certaines erreurs qui pourraient vous coûter beaucoup d’argent, pensez à suivre les actualités. Abonnez-vous par exemple à la chaîne YouTube « Je suis auto-entrepreneur » animée par l’URSSAF.
Certains sites comme mon-entreprise.urssaf.fr vous permettent de faire des simulations (calcul du montant de vos cotisations…).

À ne pas négliger

Vous avez désormais tous les documents pour commencer officiellement votre activité. Si vous avez suivi nos conseils, les prochaines étapes seront facilitées.

Espace de travail

C’est à vous de décider ce qui vous convient le mieux. Toutes les options sont envisageables. Vous pouvez travailler de chez vous ou louer un bureau (espace de coworking…). Si vous ouvrez un espace dédié, l’investissement sera plus important (table de massage, fauteuils, bureau…). Vous pouvez aussi imaginer un salon de massage itinérant dans un camping-car ou un van…


Formation

Avant de vous lancer pensez à approfondir ou à parfaire vos connaissances afin de vous différencier de la concurrence. Si vous souhaitez devenir expert en aromathérapie, en acupuncture, en massages (Tuina, Amma…), n’hésitez pas à contacter nos formateurs.
La formation continue est aussi primordiale pour rester au fait des dernières techniques.


Promotion de votre savoir-faire et de vos services

Vous avez beau être le ou la meilleur(e), si personne ne le sait, vous n’irez pas loin… Le bouche-à-oreille peut faire son œuvre au fil du temps mais il sera important de communiquer au démarrage de votre micro-entreprise. C’est à nouveau à vous de décider les outils numériques ou non les mieux adaptés à votre business (e-mailings promotionnels, flyers…). Si les outils gratuits d’Internet et les réseaux facilitent grandement cette tâche, cette étape est chronophage (Page ou groupe Facebook,Profil LinkedIn, Compte Instagram…).
Enregistrez-vous dans les Annuaires professionnels et soyez actifs partout où votre cible peut se trouver (Forums…). Soyez visible et si vous avez le budget, mettez en ligne un site web pour informer (services, horaires, contacts…) ou faciliter les prises de rendez-vous.
Il faudra aussi faire de belles photos et rédiger des textes professionnels. Certaines plateformes proposent des textes optimisés pour les moteurs de recherche (Callitad, White Page…).

Gestion du temps

C’est bien souvent la ressource la plus compliquée à manager pour un travailleur indépendant. Veillez à ce que votre activité professionnelle n’envahisse pas votre vie personnelle ou familiale. Une bonne organisation et des objectifs clairs sont souvent la clé du succès.

Avantages et inconvénients du statut d’auto-entrepreneur

Ce régime comporte de nombreux avantages mais il est important de ne pas négliger certains points.

Les plus d’une auto-entreprise

  • Création rapide. Les formalités sont limitées, vous n’avez pas besoin de rédiger de statut, pas besoin d’associé et pas non plus besoin de bloquer un capital à la banque.
  • Gestion facilitée. Il n’est pas nécessaire de tenir un compte annuel ou de faire un bilan. Il suffit de tenir un livre de recettes, un registre des achats et de conserver les justificatifs de vos dépenses.
  • Fiscalité avantageuse 0€ encaissé = 0€ à payer. Vous pouvez même bénéficier d’abattements sur votre chiffre d’affaires.
  • Régime social simplifié. Les cotisations sociales sont calculées sur le chiffre d’affaires. Pour les professions libérales, il est de 22,2 %. Il est même possible de faire une demande d’exonération à l’ACRE (dans les 45 jours suivant la création de votre autoentreprise).
  • Cumul d’activité pour plus de sécurité. Le statut vous permet de cumuler votre activité professionnelle avec celui de salarié, retraité, étudiant ou chercheur d’emploi.

Les moins

  • Impact sur votre patrimoine personnel. En cas de dettes ou de faillite, les biens de l’autoentrepreneur peuvent être saisis par des créanciers professionnels (à l’exception de votre résidence principale).
  • Régime de protection sociale différent d’un salarié.
  • Respecter la limite de chiffre d’affaires. Tout dépassement (deux années de suite) entraîne le basculement automatiquement sur un régime social, comptable et fiscal beaucoup moins avantageux.

Prêts à vous lancer ? Vous avez désormais tous les outils pour créer, gérer et développer votre micro-entreprise. Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter plein de succès.

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